Votre animal a peut-être une pathologie qui réapparaît de façon périodique :

– Chien présentant de fréquentes otites (notamment après les bains de mer)
– Animal chez lequel tout écart ou changement alimentaire entraîne inévitablement vomissements ou diarrhée.
– Chat sujet aux conjonctivites ou aux problèmes cutanés…

Il est alors parfois très tentant de reprendre un ancien traitement prescrit par le vétérinaire pour la même pathologie ou d’essayer de soigner son animal à l’aide de médicaments humains. Il faut néanmoins garder à l’esprit que tout médicament peut engendrer divers effets secondaires et comporte des contre-indications.

Les erreurs commises lors d’ automédication peuvent l’être à différents niveaux :

1/ Dosages inadaptés

Les dosages d’un médicament sont propres à chaque espèce. Il ne suffit donc pas de rapporter les dosages d’un médicament humain au poids de votre chien, chat ou furet pour pouvoir l’utiliser sans risque chez votre animal.

Des médicaments utilisés très fréquemment chez l’humain (y compris chez les enfants) et qui semblent d’emploi anodin sont responsables d’intoxications SEVERES par surdosage chez les animaux domestiques : vous pouvez tuer votre chat même avec une faible dose de Doliprane pour bébé (le paracétamol est toxique chez le chat).

La plupart des anti-inflammatoires humains présentent un danger pour nos petits compagnons comme le rappelle le centre anti-poison : anti-inflammatoires

comprimé effervecent dans un verre qui se dissout
dogue allemand avec un petit chat qui mangent une gamelle

2/ Emploi d’un médicament toxique pour une espèce

Un médicament très bien toléré dans une espèce peut être mortel dans une autre.

Ainsi, les pipettes ou colliers antiparasitaires contenant de la perméthrine ou de la deltaméthrine (advantix, scalibor) sont très efficaces dans la lutte contre les piqûres de moustiques et de tiques chez le chien mais sont extrêmement toxiques pour le chat.

De même, certains antibiotiques utilisés très fréquemment chez le chien et le chat ne doivent surtout pas être administrés aux lapins par voie orale.

chiot qui lèche un chaton

Un chat n’est pas un petit chien !

3/ Sensibilité liée à la race

Il arrive même que des médicaments soient très bien tolérés dans une espèce sauf pour quelques races bien précises. Par exemple, le lopéramide (imodium) peut être employé dans de nombreuses races canines mais est responsable de très graves troubles nerveux chez les Colleys, les Bergers australiens et les Border collie.

4/ Médicaments non adaptés à l’âge ou à l’état de santé de l’animal

Certaines molécules ne sont pas adaptées à des animaux très jeunes ou présentent un risque pour les petits des femelles gestantes ou allaitantes.
Par ailleurs, l’administration de médicaments, pourtant utilisés sans risque chez des animaux en pleine forme, peut avoir de graves répercussions sur l’état de santé d’un animal souffrant d’une maladie chronique.

chien alité malade avec un plâtre et une béquille

Par exemple, les anti-inflammatoires doivent être utilisés avec de grandes précautions chez des animaux présentant une insuffisance hépatique ou rénale. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce type de maladie n’est pas facile à repérer par les propriétaires et seul un bilan sanguin permet de s’assurer de leur absence chez un vieil animal (en effet, certains chats  âgés insuffisants rénaux boivent juste “un peu plus” et ont perdu “un peu de poids” mais semblent en pleine forme: très bon appétit, chat encore très actif… et leur maître ne s’imagine pas du tout qu’ils puissent être malades).

5/ Réutilisation d’un médicament dans une situation inadaptée

Lorsqu’un chien a souffert d’une otite ayant bien répondu à un traitement auriculaire local, le propriétaire peut être tenté de réutiliser cette même solution si le chien présente à nouveaux les symptômes d’une otite. L’emploi de ces lotions et suspensions auriculaires ne doit cependant pas se faire sans consultation vétérinaire préalable. En effet, ces médicaments ne  peuvent être utilisés que si un examen attentif du conduit auditif a permis de vérifier l’absence de corps étranger dans l’oreille (épillet par exemple) et l’absence de perforation du tympan.

De même, l’utilisation d’un collyre contenant de la cortisone (cas de très nombreux collyres) ne doit se faire qu’après avoir vérifié l’absence d’ulcère sur la cornée de votre animal. L’instillation d’un collyre inadapté peut creuser davantage un ulcère et provoquer de très graves lésions de la cornée voir une perforation de l’œil.

De nombreux cas d’intoxications ou d’effets secondaires graves répertoriés chez les animaux de compagnie font suite à l’administration par les propriétaires de médicaments inadaptés. Il convient surtout de ne jamais hésiter à nous demander conseil. Connaissant parfaitement votre animal, son âge et ses antécédents médicaux, nous saurons vous indiquer si le traitement que vous souhaitez lui donner est adapté, vous indiquer les doses à administrer et les précautions à respecter et vous conseillera une consultation si elle est nécessaire.

6\ L' automédication : ce que vous pouvez faire en toute sécurité

  • Diarrhée / vomissements

En cas de symptômes digestifs, vous pouvez faire une diète de 24 heures en laissant toujours l’eau à disposition. Si les symptômes sont d’origine mécanique la diète seule va résoudre le problème. Dans le cas contraire, il y a probablement une infection digestive.

  • Problèmes oculaires

En cas de rougeurs ou de douleurs oculaires (clignements incessants des yeux), vous pouvez rincer 3 fois par jour avec une solution désinfectante ou à défaut au sérum physiologique. Si c’est une simple conjonctivite les symptômes doivent disparaitre en deux à trois jours.

chien avec un sthétoscope et un chat qui essaye de l'attraper
  • Oreilles sales

Vous pouvez faire quelques nettoyages avec une solution lavante pour les oreilles. Si au cours des nettoyage l’animal semble très douloureux il ne faut pas insister, il y a peut-être un corps étranger ou une otite.

  • Démangeaisons

Un shampoing soulagera votre animal en cas de démangeaisons ou de rougeurs cutanées. Il faut utiliser un shampoing pour chien et surtout pas un shampoing pour humain car l’acidité de la peau n’est pas la même.

  • Plaies

En cas de plaies, vous pouvez désinfecter à la bétadine ou la chlorexidine qui ne présentent pas de toxicité même si votre chien ou votre chat se lèche.